Les jeux sont faits ...

Samedi 10 janvier 6 10 /01 /Jan 16:31

 

Première histoire, premier Prologue. Je sais ma logique est à tout épreuve ^^ POur le moment je n'ai qu'une seule chose à dire :

Bonne lecture :)

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Je n’aime pas particulièrement faire dans le cliché mais là…

La vie c’est pas tout les jours rose, on ne choisit pas forcément la voie qu’on emprunte, parfois c’est juste une sortie de secours, une voie qui nous permet d’échapper à une gangue qui nous étouffe.

Dans mon cas, j’ai choisit la voie dans laquelle je me suis engagé, je ne sais pas si c’était la meilleure chose à faire mais une fois qu’on a choisit, faire demi-tour c’est impossible.

C’est un peu comme un vase rempli de fleurs, si les fleurs sont le nombre de choix qu’ont a devant nous, alors à chaque décision une fleur disparaît.

La  question maintenant est... Qu’est-ce qui ce passe quand il ne reste plus qu’une fleur dans le vase ?

 

 

 

Drystan

 

Par Angelic Disgrace - Publié dans : Les jeux sont faits ...
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Samedi 10 janvier 6 10 /01 /Jan 16:57

 


Alors, après ce court prologue voici le premier Chapitre. Je sais que certains donnent des noms à leurs chapitre moi pas quoique celui-ci pourrait s'appeller escape (oui j'aime l'anglais ça fait vachement plus chasse que s'échapper je trouve ^^). Et oui mes images ont en général un rapporte avec les gribouillis en dessous ^^

Au fait ... ne vous laissez pas arrêter par le premier chapitre, ce n'est qu'une petite mise en place des personnages, la suite est nettement plus interessante (cf fin chapitre 2 et à partir du chapitre 3)

Bonne Lecture :)

                                                                     *****



Le bruit d’une porte qui claque et des pas lourd dans l’entrée tirèrent Odéon de son sommeil, de manière peu agréable.  Endormis sur le canapé il n’avait pas vu sa journée passer. Une femme blonde, plus tartinée de maquillage, qu’une tartine de confiture descendit de l’étage sitôt qu’elle eut entendue la porte subir l’énervement du nouveau venu.

Odéon se redressa et se prépara mentalement à ce qui allait se passer, tout les jours c’était le même cinéma. Il en venait même parfois à se demander pourquoi il s’était remarié… vu les problèmes que ça lui avait apportés.

Un sifflement digne d’un maître qui appelle son chien résonna depuis le couloir, la réaction fut immédiate, la blonde tourna la tête en direction du sifflement strident et … se mangea un sac de cour bien rempli, l’assommant à moitié et apportant une grande satisfaction au propriétaire du dit sac.

-          Drystan, s’il-te-plaît, pour une fois soit agréable.

-          Avec cette chose contre-nature ? Plutôt crever la gueule ouverte ouais.

-          Tout les soirs c’est la même chose, tu rentres, tu lui fais une vacherie, tu reste deux heures histoire de et tu repars trainer je ne sais où.

-          T’inquiète elle sen remettra, elle a la tête dure. Près tout c’est pas comme si t’y tenais particulièrement.

-          Drystan… Fais moi plaisir au moins ce soir et mange avec nous, j’ai quelque chose à t’annoncer.

A voix d’Odéon était devenue plus grave, le jeune homme à présent vautré dans un fauteuil grimaça et acquiesça. Bizarrement, ça ne lui plaisait pas, la dernière fois que son père avait voulut lui parler de la sorte, deux jours plus tard il était collé dans un train direction l’internat le plus éloigné de chez lui. Son père avait invoqué les problèmes récurrents avec sa belle-mère, et ses fréquentations douteuses.

Tss ! Fréquentations douteuses … C’qui fallait pas entendre.  Quoiqu’il en soit en attendant l’heure du dîner, Drystan se prépara un sac en douce. Filer à l’anglaise était sa spécialité, surtout s’il venait de faire une connerie plus grosse que lui ou s’il s’agissait de se tirer discrétos de chez lui.                                                                                                                                                                        Il déposa son sac derrière le porte parapluie et se dirigea vers la salle à manger avec autant d’enthousiasme qu’un condamné dans le couloir de la mort. Il prit place au bout de la table sous le sourire satisfait de sa belle-mère engoncée comme toujours dans un ensemble provocateur qui  le fit grimacer.

-          Fait gaffe Denise, tu es tellement bien habillée que si tu croise un véreux il risque de vouloir te ramener à ton mac, à moins qu’il n’ai d’autres projets pour toi…

-          Drystan…

-          Oui ? … Papa ?

Drystan lui fit son plus beau sourire, oubliant presque la chose blonde qui rougissait de colère pas loin.  Odéon inspira profondément et essayant de garder une voix égale commença sa tirade.

-          Drystan, comme tu le sais cela fait bientôt sept ans que ta mère et moi sommes séparés...

-          Ouais et cinq que je supporte cette pét…

-          Drystan ! Ecoute  facilite moi la tâche et tais-toi, ce n’est déjà pas simple.

-          Fallait y penser avant de ramasser cette chose sur le bord de trottoir et la ramener à la maison et me la présentant comme ma nouvelle maman.

-          Je vous aie très bien présenté l’un à l’autre.

-          Ouais, sauf si une mère est censée porter des talons aiguilles, une jupe en cuir, des bas résille vert fluo, un blouson rouge en écaille et sembler tout juste sortir d’une cure de désintox. Pour moi sa relève plus de la catin de bas étages que d’une mère. Et encore je suis resté poli… diplomatie, diplomatie.

Odéon soupira et Denise quittât la table furibonde accompagnée du sourire cruel de son beau-fils.

-          Nous pouvons reprendre à présent ?

-          Maintenant qu’elle est partie oui.

Il sourit derechef. Quel pied ! Parfois il se demandait si Denise n’était pas masochiste, il l’envoyait paître, lui faisait les pires vacheries qu’il puisse exister et elle revenait toujours à la charge, son sourire vénal plaqué aux lèvres. Tandis que son père ressassait les souvenirs de sa vie de couple et  de l’enfance de son fils, Drystan soupira et lui-même plongea dans ses propres souvenirs. Quand il disait que Denise revenait toujours à la charge, son père souriait en se disant qu’après tout elle essayait d’intégrer le garçon à sa vie, comme s’il était son propre fils. S’il savait le pauvre.  Il semblerait que la Denise, si mariée soit-elle ne semblait pas apprécier l’idée de jouer au bilboquet toute sa vie avec le même homme.  Parfois au gré de ses errances dans le centre-ville il l’apercevait au bras d’un homme qui étrangement semblait beaucoup plus jeune que son père, parfois plus vieux, plus bedonnant, plus riche, bref, un autre homme que son père quoi. Ca aurait pu passer si elle n’avait pas commencer à se faire mignonne auprès de lui. Elle avait commencé à fouiller dans ses affaires, et à lui piquer des trucs. Pas grand-chose, un ou deux bibelots, des trucs qui trainaient. Ce qui ne lui avait pas plut en revanche c’est que ce  matin son portable avait disparut et il ne tenait pas particulièrement à ce qu’elle s’intéresse à ses amis.  Cette vieille harpie serait bien capable de vouloir leur mettre la main dessus. Ce n’était pas tant ça qui l’ennuyait à bien y réfléchir, non, son père savait bien à quelle activité son meilleur ami se livrait pour vivre, alors à quoi bon ? Bizarrement, lui et ce garçon s’était trouvé mutuellement, ce n’était pas une de ces amitié basée sur le j’te donne- tu m’donne. Non, c’était naturel, c’était comme s’ils ne devaient jamais n’y avoir qu’une bonne entente, de bons mots et de la compréhension entre eux. Pas  de compromis, pas de doutes, pas de jugements, juste deux amis qui vivent une galère totale. Deux jeunes sortants de l’adolescence et qui ne veulent pas finir comme Odéon, ou un autre, derrière un bureau, se caser au hasard avec une bonne femme qui finira par se casser avec le fric et la baraque.

A ce stade de ces pensées, il n’avait pas remarqué qu’Odéon avait finit sa tirade et le regardait le regard triste. Drystan revint sur terre et baissa les yeux éprouvant tout à coup une certaine passion pour son pantalon trop grand et déchiré. Son père soupira et se leva faisant douloureusement crisser la chaise sur le carrelage.

-          C’est décidé dans une semaine tu pars chez ta mère, elle t’attend avec son copain. Peut-être que ça se passeras mieux qu’ici.

-          Ca ya pas de doutes.  Au moins je n’aurais pas à te regarder te transformer, chaque jours un peu plus, en un taureau.

-          Que …

-          Pas pour la taille de ce à quoi je pense hein, faut pas rêver non plus, mais plutôt pour la taille des cornes. Disons que de ce côté-là t’es bien fourni.

Il se leva n’ayant que pour seul public le visage interdit de son paternel. Fallait pas trop insister, côté morale et tout le tintouin il en avait sa claque.  C’est bien beau l’amour père-fils mais y avait des limites, et en l’occurrence les limites ici s’appelaient Denise et arrivisme. Dans l’entrée sur la patère il manquait le manteau de la blonde, il haussa un sourcil, soupira et sortit de la maison sans une pensée pour son sac, encore planqué derrière le porte parapluie. Ce soir il rentrerait, peut-être pas demain.

Dans les petites rues du centre-ville on pouvait voir dans les zones de lumière que laissaient les lampadaires branlants, un jeune homme atteignant à peine les dix-neuf ans, pliant son mètre quatre-vingt-deux comme s’il portait, tel Atlas, le poids du Monde sur son dos. Il passa une main dans ses cheveux bruns et ses yeux se remplirent de plaisir mauvais quand il arriva près d’un café plus que familier. A l’arrière de ce café, le tenancier autorisait quelques personnes à faire leur commerce. Bien sûr le marché en place était plus un marché de service que de bien, mais qui s’en souciait, mis à part peut-être les flics et les grenouilles de bénitiers ?

Bref il arriva près de ce café et ce qui le fit sourire fut de voir la maigre silhouette de son meilleur ami Will, adossé comme quasiment chaque soir, à la vitre du café mais cette fois-ci en pleine discussion avec une blonde rapidement identifiée. C’était assez ironique en fait, une pétasse allant aux putes. Pas mal. L’étrangeté de la situation ne lui échappa pas. Il s’approcha assez pour entendre sa belle-mère tenter quelque chose.

-          Voila le deal, tu me donne ton prix et quel qu’il soit j’te fais monter là où tu veux ça marche ?

-          Pourquoi j’accepterais ?

-          Parce que c’est ton boulot tiens ! A moins que tu préfère tapiner, dans ce cas tu t’es planté de quartier.

-          Parfois, quand je vois des clients dans ton gabarit, je crois que je préfère largement mes clients masculins. Eux au moins me font juste un signe de la tête et ne tentent pas de m’amadouer.

-          Que … comment ça ?

Là ça devenait intéressant,  Will devait avoir deviné à qui il avait à faire. En même avec le portrait horrible que Drystan lui avais fait de Denise ce n’était pas trop dur. Quoi qu’il en soit, voir Will se défaire de bonne femme trop sûre d’elle  était toujours très bizarre. Il ne disait que la vérité de sa condition, pourtant dans un sens, personne ne voulait vraiment savoir.

-          C’est très simple, vous autres femmes, discutez le prix, choisissez en fonction de l’apparence, parfois même certaines me demandent si je suis endurant. Es hommes c’est pas la même chose, ils se foutent de savoir si t’a un beau visage ou quoi. Ils te sifflent, tu rappliques. Point.

-          Mais tu peux choisir l’endroit où tu veux aller, si ça c’est pas…

-          Ecoute si je te racontais le nombre de fois où un client n’a même pas attendu d’être sortit de la rue, ou d’être arrivé l’endroit convenu pour se vider, tu ne regarderais plus la rue de la même façon. De toute manière j’attends déjà quelqu’un.

-          A parce que maintenant on peut réservera des gens comme toi !

-          Faut bien vivre, d’ailleurs je crois que tu connais ce gars pas vrai Denise ?

Elle plissa les yeux quelques instants et Drystan sortit de l’ombre nonchalamment, provoquant l’ahurissement total de sa belle-mère. Elle était figée à côté de Will, les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte. Vous voyez le stéréotype même de la blonde étonné un max ? Ben vous avez la tête de Denise.  C’était assez comique faut l’avouer, même si pour rien au monde je ne voudrais gâcher ça, faudrait rapidement lui remettre les pieds sur terre histoire qu’elle nous fasse pas un malaise.

-          Hey ! Denise ! La Blonde ! Tu m’entends ?

Elle ne répondit pas tout de suite mais cligna des yeux deux trois fois, referma la bouche et nous regarda Will et moi successivement durant une bonne minute.

-          Vous … Vous … Vous vous connaissez ?

-          Denise, je te présente mon meilleur ami et client Drystan.

-          Denise je te présente mon meilleur ami Will.

Elle secoua la tête comme déboussolée.

-          C‘est pas possible ! De toute manière, c’est finit, adieu tout ça tu te casses chez ta mère. Adieu le sale môme et son copain bizarre. Adieu les vacheries, et les coups bas. A partir de maintenant c’est Denise qui commande.

Will étouffa un rire et me flanqua un coup dans les côtes, désignant du menton un gars qui avançait tranquillement dans l’allée.

-          Denise, Denise, je ne suis pas encore partie chérie. Après tout ce n’est que dans une semaine. Je vais même, pour une fois être gentil avec toi. Je vais t’offrir un cadeau.

-          C’est vrai ? Pourquoi tu souris comme ça ? Tu me prépare encore un de tes sales coups ?

Drystan prit un air outragé, qui fit sourire son ami. Il posa une main sur le poignet de la blonde et l’entraina vers l’homme repéré quelques secondes plutôt. Ils s’arrêtèrent devant lui et avec un grand sourire, le brun poussa sa belle-mère dans les bras de l’inconnu. Ce dernier un peu surpris, dévisagea les deux jeunes hommes. A peu près de la même taille, le brun qui lui avait poussé la femme dans les bras semblait plutôt cynique, ces yeux verts trahissaient une certaine haine envers la dite femme. L’autre avait l’air plus malicieux, ces cheveux roux cachaient difficilement ces yeux verts, un brin plus lumineux que ceux de son ami. Il restait toutefois dégingandé par rapport au brun, il devait certainement passer pas mal de temps dehors pour avoir cette allure.

-          Cette femme…

-          Cadeau. C’est pas possible le nombre de pétasses qui viennent ennuyer les honnêtes gens le soir…

-          QUOI !!!! Mais non je ne …

Drystan et Will lui tournèrent le dos, tandis que l’homme dont ils ne savaient absolument rien, entraînait la blonde vers un lieu qu’elle n’était certainement pas prête d’oublier.  Quel pied de se débarrasser de sa belle-mère. Et surtout que soient béni les imbéciles qui ne se posent pas plus de questions que cela.

Les deux jeunes hommes passèrent la nuit dehors. Vers deux heures du matin Will se fit repérer par un ancien client complètement torché qui le réclama à grands renforts de cris. Drystan dut attendre dans le salon de l’ivrogne, que son ami fasse son job, avant de pouvoir rentrer. Will resterait chez lui ce soir, et demain ils aviseraient de ce qu’ils auraient à faire.

Quand ils entrèrent dans la maison, tout le monde était couché. Son père dans sa chambre, Denise quelque part on ne sait où… Ils montèrent et  s’installèrent un lit de fortune au sol à grand renfort de couvertures multiples et diverses. Ils ne dormirent que la matinée, réveillés sur les coups de midi par des  hurlements de rage. Denise était rentrée. Comme d’habitude ça ne lui fit ni chaud ni froid. Il mit la radio à fond, la laissant hurler tout son content tandis que le poste, lui, hurlait I’m Not Jesus, d’Apo.

Sans plus se préoccuper de la mégère décolorée, ils se lavèrent, s’habillèrent, prirent leur petit-déjeuner, bref ils firent leur vie  comme si rien n’était. Pourtant un petit rien faisait son chemin dans l’esprit de Drystan.  S’il allait chez sa mère d’ici une semaine, il ne reverrait pas Will, il ne verrait pas plus les autres, il n’aurait plus cette vie indifférente. Quitte à changer de ville, pourquoi ne pas changer de cadre tout simplement ? S’il devait partir il n’irait pas chez sa mère, de toute manière pourquoi quitter un cadre chiant pour en retrouver un autre qui l’est tout autant ? C’était un acte complètement masochiste.  Ca plairait à Will, le masochisme sa le connait. D’ailleurs, pourquoi ne pas l’embarquer lui aussi ? Ses pensées tourbillonnaient tout autant que le café que sa petite cuillère maltraitait depuis quelques minutes. Il releva la tête s’apercevant que la furie avait disparue et avisa son ami.

-          J’me casse.

-          Je sais,  Joe-la-manucure, l’a dit hier soir quand t’es arrivé.

-          J’te parle pas de ça, je me casse, ce soir.

-          Tu va chez ta mère ?

-          T’es con ou tu le fais exprès ?

-          Non j’essaie de voir combien de temps tu va mettre avant de me supplier de t’accompagner dans ce grand monde pleins de vilains monstres.

-          T’es con.

Le roux eut un sourire et se balança sur sa chaise. Les bras croisés derrière la tête il semblait réfléchir. En fait il était simplement heureux. Peut-être qu’en fait il n’avait eu besoin que de ça. Un ami qui l’aurait invité à le suivre. Ca c’était cool. Après partir ou rester dehors quelle différence ? Et puis c’est pas comme s’il ne pouvait pas continuer en cas de besoin. C’était l’un des avantages de ce boulot. Drystan interrompit les pensées de Will par un grognement désapprobateur. Odéon venait de rentrer et il allait certainement se prendre un savon pour ne pas être allé en cour. Ce qui devait arriver arriva comme dirait l’autre, et pour la deuxième fois de la journée, des cris résonnèrent dans la petite maison. Le brun ne releva même pas, le roux s’enfonça dans un fauteuil du salon et ne bougea plus. Odéon savait de quoi il vivait et c’était pas le fait qu’il vivait avec des nonnes qui le rachèterait à ses yeux. C’était même peut-être pire. Quoi qu’il en soit la journée passa peut-être trop vite. Pour quelques uns certainement. L’heure du dîner vint. Une journée comme les autres, la matinée passée à dormir, l’après-midi à entendre râler ou à être pris pour un meuble. Qu’importe ? Mangeant en silence Will se demanda comment son ami allait annoncer à son père qu’il se tirait de se trou à rat. Il échafaudât plusieurs hypothèses, toutes plus biscornues et improbables les unes que les autres. C’eut le mérite de faire passer le temps. Finalement, c’est quand le dessert arriva que Drystan prit la parole.

-          Après ton remariage, tu n’as eu de cesse de vouloir m’habituer à la présence de cette chose. Au début j’ai essayé, peine perdue, je ne me donne même plus la peine de la considérer comme un être humain. Elle pourrait être un vase que ça me ferait le même effet. Tu voulais m’envoyer chez maman ? T’inquiète pas pour ça, j’te facilite la tâche, je me casse et Will m’accompagne. Tu me disais que la vie était faites de hauts et de bas, visiblement ma vie ici n’était qu’un bas, je ne peux que remonter maintenant.

Drystan se leva de table, son père ne répondit rien, il ne leva même pas les yeux de son assiette. Will le suivit en silence, lançant un regard presque peiné au père du brun Si peu d’effort pour retenir son fils ne pouvait que donner des larmes aux yeux. Il faisait peine le pauvre homme, mais ça ne semblait pas l’atteindre.  A cet instant dans cette pièce, il n’y avait plus que le père indigne qui dégoutait. Et pas qu’un peu. Le brun prit le temps de faucher de l’argent, histoire de se dire que même si c’est contre sa volonté son père aura au moins fais quelque chose pour lui qui ne consiste pas à l’éloigner le plus possible. Les seuls souvenirs qu’ont Drystan et Will de cette soirée ? Le bruit d’un sac sortit de derrière un porte parapluie, et le son d’une porte d’entrée qui glisse contre le sol et qui se referme dans un déclic métallique.

Alexx

Par Lys - Publié dans : Les jeux sont faits ...
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Dimanche 25 janvier 7 25 /01 /Jan 13:33


Logiquement après le premier chapitre viens ... le second. Mon anticipation des choses s'améliore ^^

Bonne lecture :)

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L’errance. C’est le mot qui désigne dorénavant leur mode de vie. Pour se consoler ils pouvaient toujours se dire qu’ils l’avaient choisit. Un choix est beaucoup plus facile à supporter qu’une décision imposée. Enfin c’est ce qu’ils se disaient. N’empêche, la nuit fraiche, un sac sur l’épaule, les mains dans les poches et l’univers pour seule maison, ça c’était la liberté.

Pour le moment, Drystan et Will avaient quittés la ville c’était le plus important. S’éloigner était la première chose à faire. S’il y avait eu une liste d’écrite sur un beau papier blanc, légèrement froissé en bas, avec des traces de doigts, la mention s’éloigner vite et loin aurait été gratifiée d’une croix verte, comme pour signifier : « Mission Accomplie ! ». Mais il n’y avait pas de feuille blanche, pas plus qu’il n’y avait de croix verte. Il y avait juste deux hommes, sur le bas côté d’une nationale embouteillée comme jamais. Une capuche rabattue sur leurs visages respectifs, ils marchaient s’échangeant parfois quelques mots, s’assurant que l’autre était bien là, qu’il suivait. Inutile. Ils étaient amis, c’était comme ça, ça ne pouvait pas ne pas être, c’était nécessaire.           

Ils marchèrent toute la nuit et une partie de la matinée, avant de s’arrêter sur une aire de ravitaillement à l’entrée de l’autoroute. Là ils achetèrent de quoi manger et cherchèrent quelqu’un qui pourrait les emmener un peu plus loin. On ne pouvait pas vraiment appeler ça du stop, pas vraiment, quoique ça y ressemblait un peu. Ainsi ils firent plus de deux cents kilomètres vers le nord s’arrêtant au bout de quinze jours, à nouveau sur une aire de ravitaillement. Ils remercièrent le conducteur, et reprirent leur route. Pas de but, pas grand-chose en tête non plus. Juste une vague idée, une ébauche… et encore. Depuis leur départ ils avaient put entendre deux trois personnes parler d’une ville qui semblerait-il pourrait leur convenir. Seulement, pour le savoir il faudrait déjà pouvoir y parvenir.  C’était une vieille femme qui leur en avait parlé, dans sa petite voiture elle les avait conduit le plus loin qu’elle avait put. Quand elle les avait déposés, elle leur avait glissé comme ça, que s’ils n’avaient nulle part où se rendre, ils pourraient toujours aller à Mellices. Ce ne fut pas la dernière fois qu’ils en entendirent parler.  La seconde fois, un homme de trois ans leur aîné leur en parla. Il évoqua un lieu qui retint particulièrement leur attention.

-          Mellices possède quelque chose hors du commun. Ne vous laissez pas abattre par la banalité de la ville. Elle n’est pas comme les autres. Il existe en son sein un lieu dont personne ne soupçonne l’existence. Un lieu qui ne se trouve qu’en l’ignorant.

Bien sûr, les paroles sont belle mais faudrait-il le croire ? Après tout, ils étaient peut-être tout aussi bien menés en bateau. Seulement leurs doutes se virent effacés avec le troisième conducteur qui accepta de les conduire.

-          Où allez-vous ?

-          Nous voudrions nous rende a Mellices.

-          Mellices. Vous n’y êtes jamais allés n’est-ce pas ? Ne vous approchez pas trop de cette ville. Elle est mauvaise. Il ne faut jamais se fier aux apparences, elles sont trop souvent trompeuses. Si vous vous laissez charmer, elle fera comme les plantes carnivores, elle se refermera sur vous et vous n’en sortirez pas vivants.

Le reste de voyage se fit dans le silence le plus total qu’il soit jusqu’à ce qu’il les déposa sur l’aire dont il était question plus tôt. Ils quittèrent l’autoroute une semaine plus tard, avec suffisamment de provisions pour tenir à peu près cinq jours, et coupèrent à travers champs. L’esprit humain est parfois doté d’une raison qui échappe à tout entendement. Malgré les avertissements du dernier conducteur, leur but était désormais Mellices.  Etrangement, ils n’avaient plus que cela en tête, ce ne fut qu’une fois entrée dans le motel d’une petite ville et installés dans la chambre que l’idée sembla s’estomper un peu.

-          Cela fait déjà près d’un mois qu’on est parti.

-          Tu ne vas pas me dire que ça te manque ?

-          Will le comique, c’est une constatation. Un mois déjà, j’ai l’impression de n’être parti qu’hier.

-          Et ben dis donc en un jour tu en as dépensé du fric dis. Il nous reste à peine de quoi acheter un paquet de clopes.

-          Crétin. Va falloir trouver de quoi se payer à manger sinon je donne pas cher de notre peau.

Le roux prit une pose dramatique et soupira d’un ton larmoyant qui aurait pu être convainquant s’il n’était pas à moitié mort de rire.

-          Qui ? Qui va encore être obligé de se sacrifier pour le bien de la communauté ? Qui va devoir supporter le poids du monde sur ses épaules qui …

Sa tirade mélodramatique fut brusquement interrompue par un oreiller lesté d’un livre trainant dans les parages.  Il se leva en grommelant, tournant pudiquement le dos au brun tandis qu’il enlevait son haut et enfilant le pantalon qu’il revêtait dans ce genre de situation. Noir, de préférence un peu élimé et surtout assez bas sur les hanches pour inviter le regard. Il prit ces chaussures à la main et se dirigea vers la porte.

-          On voit encore les cicatrices de la dernière fois.

-          Je sais c’est fais exprès. Tu crois tout de même pas que je vais laisser filer un dominant s’il j’en trouve un.

-          Taré…

-          Masochiste s’il te plait.

Il sortit en riant accompagné d’un soupir exaspéré de la part de son ami. Le brun choisit de dormir tendit que Will descendait devant le motel et attendait que des gens se présente.

Il n’eut, peut-être pas par chance, qu’a attendre qu’une heure. Un couple en mal d’exotisme l’avait repéré et lui avait proposé quelque chose. Chose qu’il avait accepté, le fric était sur l’instant sa seule motivation. Quand il revint au motel, à peu près deux heures après s’être fait ramassé par le couple, il trouva un Drystan bouche bée.

-          Will tu t’es vu ? Qu’est-ce que t’as fait pour être dans cet état ?

-          D’après toi imbécile ? Je me suis fait embarqué par un couple, bonne pioche la nana était une  dominante, son mec par contre c’était un froussard. Il n’a quasiment fait qu’assister, sauf quand elle m’a demandé de m’occuper de lui. Mais bon le plus important c’est que j’ai gagné de quoi survivre encore un petit bout de temps…

-          J’y crois pas, monsieur s’est offert une soirée SM. T’as de sacrées marques.

-          Humm… La souffrance est ma drogue et crois moi, là je suis défoncé et dans tout les sens du terme.

Le brun secoua la tête résigné, après tout Will serait toujours égal à lui-même. Frappez-le, il en redemandera encore. C’était pratique lors de rixe, ça déstabilisait l’adversaire, et pas qu’un peu. Avoir un masochiste qui se tord de plaisir lorsque vous le frappez, non pas par jeu mais par colère ça fout les jetons, Odéon peut témoigner.

Le lendemain ils reprirent la route, longeant les routes jusqu'à une nouvelle ville, et un nouvel hôtel. Ce fut la même routine pendant plusieurs jours, jusqu’à ce qu’elle soit là. Jusqu’à ce qu’elle apparaisse dans leur champ de vision. Pas encore assez près pour y être le soir même, mais le lendemain c’était faisable. Mellices. La vie allait pouvoir reprendre et ça c’était génial.

-          Demain, demain, demain, demain, demain, demain, de…

-          Will…Wiiill… WILL !

-          Hm… héhé. Désolé l’enthousiasme sans doute.

-          Et dire que je ne peux pas te frapper tu adorerais ça.

-          C’est bête hein ? bref, demain nous serons arrivés et nous pourrons, enfin savoir ce que renferme cette fichue ville. J’espère que c’est pas un truc craignos parce que je ne me suis pas tapé toute cette route pour des queues de cerises.

-          C’est clair. Sur place il faudra nous renseigner. Je suppose qu’il faudra rester prudent. D’après ce qu’on nous a dit la ville serait banale, donc ce n’est certainement pas dans les plus beaux quartiers qu’il va falloir rechercher. On essaiera, d’abord dans un café comme celui où tu bossais avant.

-          Ouais, et si on fait choux blanc j’aurais toujours découvert un endroit où bosser pendant que tu glaneras des infos.

-          Ben voyons, monsieur glandouilleras joyeusement, pendant que je trimerais.

-          Glander est le terme exact, mais en un peu plus dévié, par contre si tu veux prendre ma place….

-          Très peu pour moi merci.

La soirée fut passée à exposer des hypothèses sur l’énigme de Mellices. Des trois personnes qui leur en avaient parlé, seules deux avaient été enthousiaste. Peut-être que s’en valait vraiment la peine.

Le matin était à peine arrivé qu’ils étaient déjà en route. Cette ville représentait presque le Nirvana, l’Eden, même s’ils avaient conscience qu’ils pourraient être déçus. Très déçus. En fin d’après midi, ils furent arrivés et installés dans un petit hôtel en centre ville. Mellices était une jolie ville, charmante et fleurie, assez commune en sommes. Pas de quoi s’extasier des heures.  

Cependant la nuit tomba et c’est alors que commença la chasse aux informations. Durant trois nuits ils eurent autant de résultats qu’une passoire qu’on remplissait d’eau. On sentait que sa se rapprochait, mais si vite c’était perçut, que ça avait déjà disparut. Ce ne fut que lorsque Will agacé de si peu de résultats, s’éloigna un peu de Drystan histoire de racoler un peu, qu’il entendit un homme parler à un autre.

-          Le Grand Marché à été réapprovisionné cette après-midi, tu y trouveras ce que tu cherches.

Le Grand Marché ? Il n’y avait pas eu de marché aujourd’hui pourtant. L retourna vers Drystan et lui rapporta ce qu’il avait entendu.

-          C’est peut-être ce que l’on cherche. Le gars que t’a vu est toujours là-bas ?

-          Ouais certainement.

-          On le suit.

-          Quoi t’es malade ? hé c’est moi le masochiste dans l’histoire j’te signale me vole pas la vedette.

-          Ramène-toi andouille.

Ils le suivirent. Bien sûr c’est un peu cliché mais que peu l’influence de séries télé sur l’inconscient des jeunes. Il n’empêche que cette filature aussi discrète qu’un troupeau d’éléphant dans la savane se vit récompensée par … un nouvel échec.

-          On peut m’expliquer COMMENT il a put disparaitre alors qu’il était juste là sous nos yeux ?

-          Drystan, tu te souviens de ce que nous a raconté l’illuminé ?

-          Euh… qu’on ne la trouvait qu’en ne la cherchant pas ? Ouais enfin la magie…Magie ?

-          Et les idées ont du … d’accord, d’accord j’ai rien dit…

-          En fait faut baisser les bras c’est ça  c’est nul. En plus si sa ce trouve c’est que des cracks cette putain d’histoire de...

-          Euh… Drystan ? Tu veux bien te retourner s’il-te-plaît ?

Ils n’avaient pas réalisé qu’ils avaient suivit l’homme jusque dans un coin reculé d’un ancien hangar. Ils n’avaient pas réalisé que l’homme avait disparut après qu’ils se soient approché d’une structure en métal ronde, qui semblait barrer une sorte de passage imaginaire. Drystan n’avait pas réalisé que ces simples paroles venaient d’ouvrir la porte qui menait vers le Grand Marché. Grand Marché qui n’était qu’une infime part de ce qu’ils allaient découvrir.

Ils s’engouffrèrent dans le passage et n’entendirent même pas la porte se refermer derrière eux. Devant eux s’étalait un immense marché à l’allure médiévale, qui lui-même semblait se trouver au milieu d’une ville aux proportions énormes.

-          Une ville sous la ville ? Enorme.

-          Will arrête de t’extasier et trouvons plutôt un endroit ou crécher. J’te rappelle qu’on à tout laissé à l’hôtel.

Le roux ronchonna mais le suivit. Ils furent plus qu’étonnés en croisant des créatures qui avaient autrefois appartenues à leur imaginaire : Trolls, Ogres, Elfes, Lutins… Heureusement beaucoup d’humains étaient aussi présents. Un sentiment de mal-être s’installa en eux, ce qui leur arrivait était beaucoup trop excentrique pour que ce soit vrai. Trop surnaturel peut-être. Quoi qu’il en soit, ils n’étaient pas tout à fait à l’aise dans leurs chaussettes quand ils se trouvèrent un coin de rue où passer la nuit. Faute d’argent, les premiers temps ils devraient dormir dehors.

Il y a une expression qui dit que les murs ont des oreilles. Vous la connaissez non ? Et bien moi je crois être en mesure de vous dire que la ville a des yeux. Et croyez moi, ils sont effrayants. Inquisiteurs, ils vous vrillent le dos, propagent un sentiment de malaise toujours croissant.   
 
En tout cas c’est ainsi que le ressentaient Drystan et Will. Dès que le jour se levait ils déambulaient dans les rues de la Mellices souterraine, si bien qu’ils en avaient perdus l’appréciation du temps qui passe, ou l’endroit d’où ils venaient. En à peine cinq jours, ils avaient quasiment oublié leur vie d’avant, comme si un cauchemar venait de prendre fin et qu’il était l’heure de se réveiller. Pour survivre dans cette étrange ville Will avait dû, selon lui se « sacrifier » et aller bosser. En lui-même, il fut extrêmement soulagé qu’uniquement des humains ne soient intéressés par ses services.  Ces derniers furent rémunérés à coups de pièces d’or et d’argent. Aux yeux de Drystan, cette ville revêtait chaque une aspect de plus en plus étrange, surtout que depuis deux ou trois jours, une étrange sensation les envahissait.  Lui comme le rouquin, avait cette impression sournoise d’être constamment le centre de l’attention malgré le fait que pas un passant ne leur adressait le moindre regard. Paranoïaques ? Non, cette sensation état bien présente et elle fut amplement démontrée un soir, dans ce qui ressemblait bien à une taverne. Même odeur de fermentation et de crasse, même clientèle grasse et ventripotente. Une assemblée de sacs à vin et de putains.

-          Sa crains ici et en plus ça empeste le chacal. C’est plus un lieu publique c’est une base d’essai pour une nouvelle arme biologique, c’est pas possible !

-          Will la ferme, j’aimerais qu’on évite de trop se faire remarquer si tu vois ce que je veux dire.

-          C’est mort. T’as vu comment la moitié de la salle nous dévisage ?

S’enfonçant un peu plus dans la banquette en cuir trouée, le brun ne put que constater que son ami avait raison. La plupart des ivrognes les dévisageaient du coin de l’œil entre deux pintes de bière.      Comme par magie, deux chopes apparurent devant Drystan et Will, qui n’avaient encore rien commandé, ce que fit remarquer le roux.

-          Un Monsieur qui vient de partir vous l’offre. Après c’est pas mes affaires.

Ils n’insistèrent pas voyant le gérant s’en retourner d’où il venait mais restèrent tout de même méfiants. Ce ne fut pas, pour leur plus grand désespoir, la dernière fois que se genre de situation se produisit, si bien qu’à la fin cela commença à leur porter sur les nerfs pour ne pas dire autre chose. Toute la semaine, peu importe l’endroit où ils se rendaient, quelqu’un s’était arrangé pour payer, réserver pour eux. Parfois même, leur « bienfaiteur » leur laissais un petit quelque chose : des vêtements, des chausses, et même une fois les clés d’une chambre louée dans le centre ville. Et bien sûr les gérants ne savaient jamais rien. Bien sûr. C’était une sorte de cadeau anonyme que Will commençait à trouver un peu glauque.

-          Drystan, ça commence à me foutre la trouille, j’ai l’impression une maîtresse qu’on entretien et si c’est le cas j’ai pas franchement envie de continuer comme ça. J’ai beau me faire sauter par des inconnus c’est déjà vachement moins flippant que ce qui arrive en ce moment.

-          Je sais, je sais, moi non plus ça ne me plaît pas mais pour le moment on fait avec. Peut-être que ce mystérieux bienfaiteur finira par se montrer. Enfin j’espère.

Will grogna et se laissa tomber sur le lit qu’il occupait. La journée la ville souterraine était éclairée par nombre de lumière et autres lampions. Pour symboliser la nuit, d’autres lumières, plus ternes et nettement moins denses teintaient les rues de ténèbres. C’est alors qu’il se mettait en marche, qu’il enfilait ses bottes montantes et sa cape et qu’il sortait de chez lui. Comme tout les soirs. Will et Drystan ne le connaissait pas, pas encore du moins, mais cela viendrait. Emmitouflé dans sa cape de laine doublée et ses bottes claquant le sol pavé, il arpentait les ruelles. Il faut savoir que notre ami cache bien ses affaires, en vérité il les avait repéré dès leur arrivée à La Souterraine et depuis il ne les avait pas lâchés. Il savait ce qu’il voulait et ce qu’il désirait c’était eux. Quel est l’intérêt de désirer quelque chose si ce n’est pas quelque chose d’unique ? Le rouquin n’avait pas tout à fait tord quand il pensait être une maîtresse que l’on entretient. C’était presque le cas. Enfin … presque.

-          Bientôt mes amis vous serez conviés à ma table et vous ne voudrez jamais en repartir.

Ce soir là, la seule chose qui accompagna les deux amis dans leur sommeil fut le regard doux d’un inconnu qui bientôt, espérait-il, ne le serais plus.

 

Alexx

Par Lys - Publié dans : Les jeux sont faits ...
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Mardi 24 février 2 24 /02 /Fév 10:44

 


Ma chiwi: Merci miss, c'est gentil^^ D'où ça vien ? Ben il paraît que j'ai toujours eu l'esprit tordu donc je ne cherche pas plus loin XD

Voilà le troisième chapitre :)

Bonne lecture
                                                                 *******************

A la première heure de ce qui aurait dû être la matinée, les lampions qui bardaient les rues furent remplacés et les habitants s’éveillèrent peu à peu. Pour certains le réveil fut un peu forcé.

-          AAAAAAAAAAAAH !!!!

Un hurlement, tout ce qu’il y a de moins courageux et noble réveilla un rouquin passablement énervé.

-          Drystan ! Je peux savoir POURQUOI tu gueules comme un écorché vif ?...

Ses yeux se posèrent sur une silhouette penchée sur le corps, empêtré dans les draps, de son ami.

-          Euh… vous êtes ?

-          Will … n’est-ce pas ?

-          Non ça c’est moi, je peux savoir ce que vous faites au truc traumatisé que vous avez sous la main et qui me sers occasionnellement d’ami ?

L’inconnu se releva et s’avança. Il s’assied sur le bord du lit de Will et caressa du bout des doigts, le haut de la pommette de son vis-à-vis.

-          Je suis … celui qui vous entretien comme vous le dites si bien.

-          Je ne vous aime pas.

-          Je vous ferais dire le contraire.

-          Faut pas rêver.

Il passa une main derrière la nuque du roux et approcha ses lèvres de l’oreille du jeune homme.

-          Alors ce sera en gémissant que vous me l’avouerez…

Il se leva de nouveau, délaissant Will et fis le tour de la pièce avec une grimace.

-          Je suis Armance. Armance de Lomérie, et vous êtes mes invités.

-          Nous déclinons l’invitation.

Drystan s’était apparemment remis de ses émotions et à présent passais à l’attaque.

-          Nous ne vous connaissons pas et par conséquent nous voudrions que vous fichiez le camp.

Armance se crispa mais sourit tout de même à son interlocuteur.

-          La ville n’est pas assez grande pour que nous ne nous y recroisions plus. A bientôt mes amis, et ce certainement plus tôt que vous le pensez.

Il quitta la chambre, puis le bâtiment avec un sourire qui semblait-il, était prometteur. Will avait décidé qu’il n’aimait mais alors pas du tout « cet-espèce –de-cinglé-qui-faisait-des-promesses-et-qui-devait-certainement-pas-les-tenir ». Drystan soupira et se dit que plus ça allait plus son ami était étrange, enfin c’est aussi ça qu’il aimait chez lui. Pas comme les autres, pas un clone qui répète bêtement des gestes ou des attitudes « à la mode ». C’était pas plus mal comme ça. Pourquoi demander plus lorsqu’on avait déjà bien assez. D’ailleurs en parlant de choses en trop ils allaient devoir se séparer des surplus de « cadeaux » que cet Armance leur avait faits. Ca tombait bien, Drystan avait repéré une espèce de receleur, l’argent qu’ils allaient en retirer leur permettrais peut-être enfin un peu plus de tranquillité d’esprit. Lorsque l’argent manque on n’est jamais vraiment tranquille. Quoiqu’il en soit, la journée commençait et il fallait se mettre au boulot, chose qui visiblement n’emballait pas Will qui s’était … rendormit comme une masse. Ce ne fut donc qu’après avoir tiré le roux du lit et l’avoir menacé de milles souffrances (menaces qui n’avaient bien entendu pas eu l’effet escompté…), ils s’occupèrent du receleur. Les transactions leur prirent une bonne partie de la journée et la fin de leur après-midi fut dépensée dans un des innombrables marchés que comptait la ville.  Sans surprise, ils aperçurent deux ou trois fois leur visiteur du matin, qu’ils ignorèrent superbement par ailleurs. Ils errèrent dans les ruelles, allant d’échoppes en échoppes découvrant le monde dans lequel ils avaient pris pied et duquel ils n’avaient pas franchement envie de partir. Quand les derniers lampions du soir furent remplacés, ils décidèrent de se diriger vers une taverne au hasard pour y passer la soirée. C’est comme cela qu’ils échouèrent « Au Veilleur », charmant établissement dirigée par un petit bout de femme qui n’avait pas sa langue dans sa poche. Elle les servit avec le sourire et leur fit la discussion comme si elle les connaissait depuis toujours, leur apprenant quelques petits trucs qui ne leur seraient pas inutiles. Ils y restèrent jusque tard dans la nuit, mais une fois le pas de la taverne passé, ils aperçurent, adossé contre le bâtiment en face, Armance qui les regardait avec un sourire charmeur avant que ne leur vision se brouille et qu’ils ne tombent inconscients au sol.

***********

Ce fut Drystan qui se réveilla le premier. Allongé sur un sofa de velours bleu nuit, il ignorait totalement où il était. Il avait juste repéré Will sur un sofa identique à quelques centimètres de lui, Armance assis juste à côté de lui.

-          Bienvenu. Vous n’êtes pas chez moi, mais dans un salon peu éloigné de votre chambre.

-          Vous… vous êtes Armance.

-          Je vous avais dit que nous nous recroiserions…

-          Ce n’est pas fortuit, vous nous avez suivit.

Armance prit un air choqué et passa ses doigts dans la chevelure du roux.

-          Ce serait me prêter de mauvaises intentions.  Notre rencontre est totalement due au hasard, tout comme votre inconscience provoquée par des herbes soporifiques glissées dans votre choppe…

Il lui sourit, fier de lui. Armance n’était pas quelqu’un qui se laissait facilement décourager. Du haut de son mètre quatre-vingt-cinq, il dominait facilement l’échange. Ses yeux d’un bleu polaire tranchaient avec sa chevelure ténèbres.  Sa peau pâle n’arborait comme bijou que ces lèvres de perle, qui s’étendaient actuellement en un sourire amusé.

-          Vous êtes un enfoiré.

Il n’eut pas le temps de répondre, Will se réveilla dans un gémissement.  Il se tenait le front avec une main, la grimace qu’il arborait en disait long sur le mal de crâne qui semblait-il, lui grillait les neurones.

-          … n’est où là? … Kes’vous foutez là vous ?

Ah… Will au réveil, toute une histoire.

-          On a été enlevé.

-          Ah non ! Etre enlevé signifie être attaché quelque part loin de chez soi dans une cave sombre et humide dans laquelle votre kidnappeur soit vous laisse mourir de fait, soit vous fait subir les pires outrages.

Un lourd silence accompagna cette déclaration lancée tout à fait sereinement.

-          Vous êtes sûr de ne pas vouloir nous enlever ?

-          Will !

-          Quoi ?! Je me renseigne.

Drystan était désespéré. Son ami était de pire en pire et le plus grave c’est qu’au final, il s’y était habitué. Armance lui par contre était plus qu’interloqué.

-          Vous ne m’aimez pas, mais vous seriez prêt à rester entre mes mains pour que je vous fasse souffrir ?

-          Contre rémunération bien sûr.

-          Comment cela ?

-          Si vous y mettez le prix, qu’importe que je vous aime ou non puisque vous payez.

-          Je ne voyais pas les choses ainsi. Vous êtes une catin donc.

-          Il faut bien vivre de quelque chose.

-          Et vous ?

Drystan ne releva même pas et surtout ne répondit pas, vexé. Il adorait Will, passait nombre de ces  soirées avec lui mais de là à faire le même job que lui il y avait des limites. Quoi qu’il en soit, ce qu’il n’aimait guère, c’était le regard qu’Armance posait sur le roux. S’il avait été une friandise particulièrement délicieuse ou quelque chose d’approchant, leur hôte l’aurait avalé tout rond. Et ce n’était pas forcément rassurant.  

-          Si vous acceptiez de venir avec moi, je pourrais vous offrir la souffrance à laquelle vous aspirez tant…

Ce disant, il glissait ses mains vers Will, qui se recula vivement, ne désirant pas être plus touché que cela par cet homme dont ils ne savaient que le nom, et encore. Au vu de la réaction du roux, Armance se fit pensif.

-          Nous désirons surtout récupérer nos affaires et changer d’auberge, sans que vous sachiez où nous allons, bien sûr.

-          Cela va être dur. Vos affaires, comme vous n’avez pas payé la chambre en temps et en heure, ont été mises dehors. Bien sûr comme je suis une âme charitable et aidante, je les ais récupérées. Elles sont chez moi, réparties dans deux chambres d’ami spécialement aménagées. Je crains que vous deviez m’accompagner pour les récupérer.

Drystan serra les poings, en colère et Will écarquilla les yeux. Le brun se retint de frapper le beau visage qui les regardait avec amusement, sûrement entrain de jubiler intérieurement.

-          L’échéance ne devait être écoulée que dans trois jours après notre soirée au « Veilleur ».

-          Vous êtes restés inconscient près de cinq jours mes amis. Cinq jours où je n’ai eu que de soins pour vous. D‘ailleurs…

Il se leva et tira sur un cordon qui fit tintinnabuler une clochette, deux étages plus bas. A bas quelques instants plus tard, un plateau chargé de deux repas arriva.

-          Il faut que vous repreniez des forces,  ou sinon vous ne survivrez pas longtemps.

-          Pourquoi ? Vous voulez nous épuiser ?

-          Très cher Will, cela n’entre pas tout à fait dans mes plans, du moins pour le moment. Après tout pour vous la pire des tortures ne serait-elle point d’être privé de souffrance ?

-          Vivre sans peine n’est pas un état d’homme, vivre ainsi c’est être mort.

Il sourit et se rapprocha du roux, posant ses mains sur les hanches fragiles, fixant par-dessus l’épaule blanche, Drystan resté assis sur le sofa.

-          Alors pour le moment considérez-vous comme mort car mis à part ce soir, votre souffrance quotidienne sera comme … envolée jusqu’à nouvel ordre.

Pour marquer ses dires, il enfonça ses ongles jusqu’au sang dans la chair des hanche de Will. Celui-ci gémit et Drystan sursauta.  Autant Will pouvait apprécier, autant Drystan trouvait Armance de plus en plus cinglé et visiblement il n’était pas tout à fait désintéressé.

Quoiqu’il en soit, Drystan devait malheureusement admettre que lui et Will devaient se rendre chez leur « hôte » s’ils voulaient récupérer le peu d’affaires qu’ils avaient en leur possession. Cette idée ne le réjouissait pas mais il n’avait pas les moyens de faire un marché avec Armance. D’ailleurs, ce dernier ne semblait pas tout à fait enclin à les laisser filer. Il était présentement occupé à imprimer la marque de ses ongles sur le corps de Will et ne voulait apparemment pas le lâcher de suite. Il y fut tout de même contraint lorsque ce dernier, sous l’afflux d’endorphine, s’écroula, ses jambes ne le tenant plus.

-          Nous allons vous accompagner. Avons-nous seulement le choix ?

-          J’en doute, mais c’est une sage décision que vous avez prise là.

Leur drôle de visiteur s’essuya le bout des doigts ensanglantés dans un mouchoir andrinople, sur lequel le fluide vital ne dépareillait pas.

Par Alexx - Publié dans : Les jeux sont faits ...
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Mercredi 11 mars 3 11 /03 /Mars 21:47

 

Tout d'abord, avant de mettre le quatrième chapitre quelques mots à Absynthe. (Oui oui, toi là ^^ Celle qui se planque dans le fond.) T'imagine même pas à quel point ton commentaire m'a fait plaisir. Ce matin, tranquillement, Alexx passe sur Pensées d'Absynthe ( link <- iciiiii !) et là farfouillant sur quoi est-ce qu'elle tombe ? La Malle aux Soupirs inscrite dans la catégorie "Mes Idoles". Trois battements de coeur ratés, une machoire ramassée et un cerveau en mode sans echec plus tard, mes deux derniers neurones se connectent et là l'illumination : Noooon ... Elle est pas allée voir ? Et ben si! Et avec cela un super commentaire!! Si si si. 'Tain si ça c'est pas du commentaire j'me fais nonne! (euuuh ....).  J'avoue avoir presque rougit aux fleurs que tu m'as lancées, j'étais vraiment surprise par ton enthousiasme ou tout du moins c'est ainsi que je l'ai ressentit.
Will comparé a Plume ... c'te grande claaasse. XD Quoiqu'il en soit, ton "pâté" comme tu dis me fait vraiment très plaisir. (Tout comme ton inscription à la newsletter ainsi que l'ajout aux fav' XD).

Pour ce qui est du Grenat (très vivement conseillée), j'ai hâte de voir la suite, surtout si tu promet que ce ne sera que le début. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai comme un pressentiment ^^.

Encore merci pour ce commentaire qui m'a vraiment ravie.

Voici maintenant la suite en la "personne" du quatrième chapitre :

  
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Si on avait été dans un film stéréotypé au possible, on aurait pu voir un ciel nuageux, des éclairs aveuglants, du tonnerre effrayant, et des chauves-souris s’échappant des arbres morts.

Or pour le moment ni Drystan, ni Will n’avait encore vu de chauves-souris. Installés dans une voiture de style renaissance, entièrement noire et bordeaux, les deux amis « invités » par le très noble d’âme Armance, se dirigeaient vers la demeure de ce dernier, en sa, bien entendu, compagnie. Il faut l’avouer, au vu de la bâtisse qui se profilait à l’horizon, Will se disait qu’il n’allait peut-être pas regretter tant que cale leur chambre d’auberge.  Son sentiment se précisa lorsqu’ils furent arrivés. Situé au Nord de la citée, en hauteur, le « Manoir »  car il n’y avait pas d’autre mot pour le désigner, (château aurait été un peu exagéré et bien qu’aimant la démesure, Armance n’avait pas souhaité faire plus qu’il n’en avait déjà fait), se dressait fier donc, devant les deux jeunes à l’image de son propriétaire. Ce dernier ne dit rien mais c’est avec un sourire satisfait qu’il poussa la double porte qui gardait la demeure, et qu’il les fit conduire à leur chambre respective. Le brun eut la surprise de découvrir que sa chambre et celle de Will communiquaient. Il avait plutôt pensé que leur hôte les aurait séparés mais il n’en était rien. Mal lui en avait pris de poser des conclusions à la va vite. A l’inverse, c’est avec un sourire ironique et sans étonnement qu’il ne trouva pas ses affaires.  Leur nouvelle connaissance, avait un fâcheux goût pour les mauvaises farces et manipulations.  Il les avait amené chez lui et à en juger par le lourd fracas des portes se refermant, il n’avait pas l’intention de les laisser filer, tout du moins pour le moment. L’arrivée de Will dans la chambre, interrompît les pensées de Drystan.

-          Je trouve ça bizarre, on est isolés, nos affaires ne sont pas là et les domestiques que j’ai aperçu semblent nous fuir comme la peste.

-          J’aimerais quelques explications, mais je à peut près sûr qu’il va nous en donner autant que les chances que nous avons de filer d’ici sans qu’il le sache.

-          Tu veux aller voir Armance ? Te lancer dans les couloirs ? C’est trop grand ! ON va forcément se perdre.

-          Will … Je viens de te dire qu’on va certainement passer un long, un très long séjour ici contre notre volonté et toi la seule chose dont tu t’inquiète et de te perdre dans les couloirs ? J’te jure parfois je me demande…

Will haussa les épaules et jura contre les imbéciles d’amis qui forcément jouaient les malins. Il suivit tout de même ce même imbécile d’ami qui sortait de la chambre et s’engageait dans les couloirs. Ouvrant toutes les portes se présentant, ils découvrirent 5 salles de bains, 16 chambres ou approchant, plusieurs salons, 1 boudoir et j’en passe. La beauté des lieux en rien comparable à leur environnement habituel, leur en fit presque oublier leur but jusqu’à ce qu’ils se retrouvent au second étage devant une double porte en chêne que Will ouvrit avec toute la discrétion dont il était capable…

-          Tu savais que si tu étais un voleur ou un truc du genre tu te serais déjà fais griller.

-          Ta gueule.

Un salon plongé dans une semi obscurité, aux tapisseries raffinées, s’étalait devant eux. Meublée de trois confortables fauteuils, d’une petite table sur laquelle était disposé deux verres et une flasque pleine, en plus  d’une cheminée crépitant, cette pièce était la plus douillette du monde. Le sol de parquet poli et recouvert en parti de tapis atténua le bruit de leurs pas tandis qu’ils rejoignaient la silhouette debout près de la cheminée.

Un vert emplie d’un liquide carmin, Armance, cheveux détachés, la main libre posée sur le rebord de l’âtre, les yeux fermés savourait la chaleur des flammes sur son visage. Il attendait sagement que ses deux invités aient finit d’arriver jusqu’à lui. Délicieux. Délicieux sentiment que de se sentir tout puissant. Portes fermées sans bruits, piégés dans une pièce et une demeure inconnue, les deux amis seraient peut-être plus dociles. En tout cas l’espérait-il. Drystan et Will, un peu en retrait venaient d’arriver à hauteur de leur hôte, qui se redressa et se tourna vers eux avec un sourire ravi.

-          Ainsi vous avez trouvé mon salon.

-          Votre salon ? Vous avez tellement de pièces qu’on a errés pendant je sais pas combien de temps.

-          Mais c’est pour mieux vous recevoir mon enfant.

Will leva les yeux au ciel et s’affala dans un fauteuil.

-          Vous nous la faite à la manière du grand méchant loup ?

-          Mon cher Will, vous me suivez, vous et votre ami, sans rien savoir de moi.

-          Nous connaissons votre nom.

-          Mais c’est tout. Qui vous dit que je ne vous ai pas amenés ici dans le seul but de vous étriper en toute tranquillité ?

Un lourd silence s’abattit sur le salon. Etrangement en la compagnie d’Armance, cela arrivait souvent. Armé de son sourire charmeur, il alla poser son verre sur la petite table et pris place sur le second fauteuil, laissant ainsi le troisième siège, sur sa gauche, libre. Ainsi placé, juste à côté de Will, il pouvait d’un faible mouvement toucher Will,  qui ne voyait pas confortable cette position, sachant leur hôte très tactile en ce qui le concernait.

-          Drystan ?  Will ? Pas de réponse ?

-          Vous êtes un enfoiré.

-          C’est mon deuxième prénom. Maintenant que les présentations sont faites peut-on passer à la seconde étape ?

Le roux tourna la tête vers le brun, un peu inquiet.

-          Mr de Lomérie, vous avez prévu quelque chose ?

-          Tss… Pitié n’utilisez pas mon nom, Armance est bien plus agréable que Monsieur ou tout autre rond de jambe dû à l’étiquette non ?

Devant l’absence de réponses des deux jeunes gens, Armance soupira, se releva et commença à faire les cent pas, s’arrêtant, prenant un livre dans la bibliothèque, le feuilletant et ignorant superbement les deux amis avec une classe insoupçonnée. Il aurait pu être seul qu’il n’en aurait pas agit différemment.  Ce cinéma dura quelques minutes jusqu’à ce que Drystan soit véritablement irrité.

-          Pourquoi vous nous avez amené ici ?! On n’a pas nos affaires, vos domestiques semblent nous fuir et vraisemblablement vous vous foutez de nous jusqu’au dernier degré !

Faussement surpris par cet accès de colère, Drystan haussant le ton au fur et à mesure de sa tirade,  Armance c’était arrêté net.  Il claqua des doigts et un homme pas plus âgé que cela entra. Vêtu d’une livrée bordeaux du plus bel effet, il s’inclina.

-          Veuillez reconduire, ce monsieur à sa chambre. La colère lui est montée au crâne, il est fatigué et va se reposer. Nous nous verrons demain pour le déjeuner. Je vous rendrais vos affaires… peut-être.

Le brun ne fit pas mine de bouger si bien que le domestique fut obligé de l’attraper par le bras et de l’entrainer en dehors de la pièce, laissant Will seul face à leur hôte, le tout malgré protestations et autres injures. Oui, l’évincement si peu compliqué de Drystan est tragiquement, faut-il l’avouer, complètement et définitivement navrant. Comme si, d’un coup de baguette magique, pfiu ! Envolé le  brun, tu es hors jeu ! Va donc compter fleurette aux draps du lit. Comme nous le disions, navrant n’est-ce pas ? Enfin … Ah ! Et, Oui Armance est bien un enfoiré de première, mais c’est bien pour cela qu’on l’aime.

-          Maintenant que nous sommes seuls nous allons pouvoir aborder les sujets les plus sérieux.

-          Je ne suis pas franchement rassuré.

-          Pourquoi donc ? Vous, moi, seuls dans une pièce plus que douillette et en prime à l’abri des oreilles indiscrètes. Que demander de plus ?

-          Justement, c’est être seul avec vous, là où personne ne peut nous voir, qui ne me rassure pas du tout.

Armance sourit et se déplaça jusque derrière le siège qu’occupait le roux, plaçant ses mains sur les accoudoirs, se penchant ainsi, en avant. Ses lèvres effleurèrent celles de Will, qui se contorsionnait pour ne pas perdre des yeux l’homme qui lui tenait compagnie.  

-          Je crois que je vous ai laissé un souvenir … marquant.

-          Très même. D’habitude j’apprécie, mais vous me mettez mal à l’aise. Vous êtes franchement bizarre.

-          Charmant.

Armance fit le tour de siège, attrapa Will par le col et le leva du fauteuil avec une surprenante aisance.

-          Comme je le disais nous allons passer à des affaires plus sérieuses que le badinage précédent. J’espère que mon empressement à vous entretenir seul ne vous à pas trop ennuyé mais votre ami semble ne pas vouloir me laisser seul en votre compagnie.

-          C’est pas franchement étonnant, vu votre attitude.

Armance, tenant toujours Will par le col, prit place dans le fauteuil précédemment occupé et plaça le roux en cavalière sur ces genoux de manière à avoir son torse et son visage en face de lui. Plus un seul son, sauf peut-être le bruit d’une respiration, et le crépitement des bûches, ne franchissait le mur de silence qui venait de se mettre en place. Les mains blanches et glacées du châtelain firent frissonner Will lorsqu’elles remontèrent en douces caresses, le long de ses flancs, entrainant au passage le mince t-shirt qu’il avait sur le dos. Ce dernier fut oublié au pied du fauteuil, tandis qu’Armance envoutait toujours plus son jeune invité. Accroché aux pupilles de son hôte, le cœur à l’envers, ses bras passés autour du cou pâle, il ne pensait plus que par une seule et même chose : les lèvres souriantes et engageantes d’Armance.                                  Les mains à peine réchauffées par la chaleur corporelle  du jeune homme, Armance effleura du bout des doigts les marques qu’il avait laissées un peu plus tôt dans la soirée, sur les hanches fines et fragiles. Il les délaissa très vite pour faire glisser le plus naturellement du monde le baggy de Will, plus bas qu’il ne devait l’être originellement. D’ailleurs le roux plutôt mécontent d’être le seul à moitié nu, dans un éclair de lucidité, réussi à faire enlever sa veste à Armance. Mais c’est certainement la seule chose qu’il lui enleva complètement. Sa chemise à moitié défaite et son pantalon entrouvert ne furent que ses seules concessions. Will par contre dû se plier aux tendres exigences de l’homme qui prenait un malin plaisir à enflammer se peau par de chastes caresses. Chastes caresses qui commençaient à sérieusement entamer la patience du roux. Il tenta de prendre les choses en mains mais Armance d’une seule de ses mains lui bloqua les poignets dans le dos, et serra assez fort pour causer un pic de douleur qui finit de le mettre en « condition ».               

 Ramené dans sa chambre sans explications, Drystan fulminait. Il n’aimait absolument pas le fait d’avoir été écarté. Devait-il s’inquiéter ? Sa question n’eut pour toute réponse qu’un râle de plaisir qui se finit en un gémissement ténu. Il fit donc la seule chose qui était encore en son pouvoir … il se tapa la tête contre les murs face à son incapacité.

 Dos à l’âtre, face à un regard dont l’intensité lui faisait presque oublier l’endroit où il se trouvait, Will, les yeux voilés par une main pâle, se perdait doucement mais surement dans un monde où la délicate torture que lui offrait l’autre, était omniprésente. Le cœur entrainé dans une danse effrénée, des frissons d’anticipation qui remontaient le long de sa colonne vertébrale et un feu d’enfer au creux des reins, le roux était l’incarnation même de la luxure la plus pure. Armance, tenant toujours d’une main ferme les poignets de Will, sa deuxième main couvrant encore les pupilles vertes, il s’introduisit directement au sein de son partenaire involontaire sans préparation préalable, arrachant à ce dernier un cri de douleur.  Malgré cela, Will se mit à se mouvoir de lui-même, descendant de plus en plus bas au fur et à mesure que son souffle se raréfiait. Son souffle, était lui, remplacé par de sourds gémissements qui auraient pu faire réagir une statue. Ses poignets toujours prisonniers de la main ferme d’Armance le faisait souffrir mais il ne dit mot, continuant ses va et vient saccadés, ne remarquant pas un seul instant, les lèvres glacées de son hôte, collées à son flanc brûlant.

 La main couvrant ses yeux ne l’abandonna que lorsque ses reins accueillirent l’essence d’Armance et que lui-même dans un sursaut des plus effrayant, ouvrit les yeux pour se retrouver empêtré dans des draps pourpres dont la moitié avaient finit au sol.



Alexx (NB: pardon pardon pour la chose qui se prend pour lemon T_T)

Par Lys - Publié dans : Les jeux sont faits ...
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