Dimanche 25 janvier 7 25 /01 /Jan 13:33


Logiquement après le premier chapitre viens ... le second. Mon anticipation des choses s'améliore ^^

Bonne lecture :)

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L’errance. C’est le mot qui désigne dorénavant leur mode de vie. Pour se consoler ils pouvaient toujours se dire qu’ils l’avaient choisit. Un choix est beaucoup plus facile à supporter qu’une décision imposée. Enfin c’est ce qu’ils se disaient. N’empêche, la nuit fraiche, un sac sur l’épaule, les mains dans les poches et l’univers pour seule maison, ça c’était la liberté.

Pour le moment, Drystan et Will avaient quittés la ville c’était le plus important. S’éloigner était la première chose à faire. S’il y avait eu une liste d’écrite sur un beau papier blanc, légèrement froissé en bas, avec des traces de doigts, la mention s’éloigner vite et loin aurait été gratifiée d’une croix verte, comme pour signifier : « Mission Accomplie ! ». Mais il n’y avait pas de feuille blanche, pas plus qu’il n’y avait de croix verte. Il y avait juste deux hommes, sur le bas côté d’une nationale embouteillée comme jamais. Une capuche rabattue sur leurs visages respectifs, ils marchaient s’échangeant parfois quelques mots, s’assurant que l’autre était bien là, qu’il suivait. Inutile. Ils étaient amis, c’était comme ça, ça ne pouvait pas ne pas être, c’était nécessaire.           

Ils marchèrent toute la nuit et une partie de la matinée, avant de s’arrêter sur une aire de ravitaillement à l’entrée de l’autoroute. Là ils achetèrent de quoi manger et cherchèrent quelqu’un qui pourrait les emmener un peu plus loin. On ne pouvait pas vraiment appeler ça du stop, pas vraiment, quoique ça y ressemblait un peu. Ainsi ils firent plus de deux cents kilomètres vers le nord s’arrêtant au bout de quinze jours, à nouveau sur une aire de ravitaillement. Ils remercièrent le conducteur, et reprirent leur route. Pas de but, pas grand-chose en tête non plus. Juste une vague idée, une ébauche… et encore. Depuis leur départ ils avaient put entendre deux trois personnes parler d’une ville qui semblerait-il pourrait leur convenir. Seulement, pour le savoir il faudrait déjà pouvoir y parvenir.  C’était une vieille femme qui leur en avait parlé, dans sa petite voiture elle les avait conduit le plus loin qu’elle avait put. Quand elle les avait déposés, elle leur avait glissé comme ça, que s’ils n’avaient nulle part où se rendre, ils pourraient toujours aller à Mellices. Ce ne fut pas la dernière fois qu’ils en entendirent parler.  La seconde fois, un homme de trois ans leur aîné leur en parla. Il évoqua un lieu qui retint particulièrement leur attention.

-          Mellices possède quelque chose hors du commun. Ne vous laissez pas abattre par la banalité de la ville. Elle n’est pas comme les autres. Il existe en son sein un lieu dont personne ne soupçonne l’existence. Un lieu qui ne se trouve qu’en l’ignorant.

Bien sûr, les paroles sont belle mais faudrait-il le croire ? Après tout, ils étaient peut-être tout aussi bien menés en bateau. Seulement leurs doutes se virent effacés avec le troisième conducteur qui accepta de les conduire.

-          Où allez-vous ?

-          Nous voudrions nous rende a Mellices.

-          Mellices. Vous n’y êtes jamais allés n’est-ce pas ? Ne vous approchez pas trop de cette ville. Elle est mauvaise. Il ne faut jamais se fier aux apparences, elles sont trop souvent trompeuses. Si vous vous laissez charmer, elle fera comme les plantes carnivores, elle se refermera sur vous et vous n’en sortirez pas vivants.

Le reste de voyage se fit dans le silence le plus total qu’il soit jusqu’à ce qu’il les déposa sur l’aire dont il était question plus tôt. Ils quittèrent l’autoroute une semaine plus tard, avec suffisamment de provisions pour tenir à peu près cinq jours, et coupèrent à travers champs. L’esprit humain est parfois doté d’une raison qui échappe à tout entendement. Malgré les avertissements du dernier conducteur, leur but était désormais Mellices.  Etrangement, ils n’avaient plus que cela en tête, ce ne fut qu’une fois entrée dans le motel d’une petite ville et installés dans la chambre que l’idée sembla s’estomper un peu.

-          Cela fait déjà près d’un mois qu’on est parti.

-          Tu ne vas pas me dire que ça te manque ?

-          Will le comique, c’est une constatation. Un mois déjà, j’ai l’impression de n’être parti qu’hier.

-          Et ben dis donc en un jour tu en as dépensé du fric dis. Il nous reste à peine de quoi acheter un paquet de clopes.

-          Crétin. Va falloir trouver de quoi se payer à manger sinon je donne pas cher de notre peau.

Le roux prit une pose dramatique et soupira d’un ton larmoyant qui aurait pu être convainquant s’il n’était pas à moitié mort de rire.

-          Qui ? Qui va encore être obligé de se sacrifier pour le bien de la communauté ? Qui va devoir supporter le poids du monde sur ses épaules qui …

Sa tirade mélodramatique fut brusquement interrompue par un oreiller lesté d’un livre trainant dans les parages.  Il se leva en grommelant, tournant pudiquement le dos au brun tandis qu’il enlevait son haut et enfilant le pantalon qu’il revêtait dans ce genre de situation. Noir, de préférence un peu élimé et surtout assez bas sur les hanches pour inviter le regard. Il prit ces chaussures à la main et se dirigea vers la porte.

-          On voit encore les cicatrices de la dernière fois.

-          Je sais c’est fais exprès. Tu crois tout de même pas que je vais laisser filer un dominant s’il j’en trouve un.

-          Taré…

-          Masochiste s’il te plait.

Il sortit en riant accompagné d’un soupir exaspéré de la part de son ami. Le brun choisit de dormir tendit que Will descendait devant le motel et attendait que des gens se présente.

Il n’eut, peut-être pas par chance, qu’a attendre qu’une heure. Un couple en mal d’exotisme l’avait repéré et lui avait proposé quelque chose. Chose qu’il avait accepté, le fric était sur l’instant sa seule motivation. Quand il revint au motel, à peu près deux heures après s’être fait ramassé par le couple, il trouva un Drystan bouche bée.

-          Will tu t’es vu ? Qu’est-ce que t’as fait pour être dans cet état ?

-          D’après toi imbécile ? Je me suis fait embarqué par un couple, bonne pioche la nana était une  dominante, son mec par contre c’était un froussard. Il n’a quasiment fait qu’assister, sauf quand elle m’a demandé de m’occuper de lui. Mais bon le plus important c’est que j’ai gagné de quoi survivre encore un petit bout de temps…

-          J’y crois pas, monsieur s’est offert une soirée SM. T’as de sacrées marques.

-          Humm… La souffrance est ma drogue et crois moi, là je suis défoncé et dans tout les sens du terme.

Le brun secoua la tête résigné, après tout Will serait toujours égal à lui-même. Frappez-le, il en redemandera encore. C’était pratique lors de rixe, ça déstabilisait l’adversaire, et pas qu’un peu. Avoir un masochiste qui se tord de plaisir lorsque vous le frappez, non pas par jeu mais par colère ça fout les jetons, Odéon peut témoigner.

Le lendemain ils reprirent la route, longeant les routes jusqu'à une nouvelle ville, et un nouvel hôtel. Ce fut la même routine pendant plusieurs jours, jusqu’à ce qu’elle soit là. Jusqu’à ce qu’elle apparaisse dans leur champ de vision. Pas encore assez près pour y être le soir même, mais le lendemain c’était faisable. Mellices. La vie allait pouvoir reprendre et ça c’était génial.

-          Demain, demain, demain, demain, demain, demain, de…

-          Will…Wiiill… WILL !

-          Hm… héhé. Désolé l’enthousiasme sans doute.

-          Et dire que je ne peux pas te frapper tu adorerais ça.

-          C’est bête hein ? bref, demain nous serons arrivés et nous pourrons, enfin savoir ce que renferme cette fichue ville. J’espère que c’est pas un truc craignos parce que je ne me suis pas tapé toute cette route pour des queues de cerises.

-          C’est clair. Sur place il faudra nous renseigner. Je suppose qu’il faudra rester prudent. D’après ce qu’on nous a dit la ville serait banale, donc ce n’est certainement pas dans les plus beaux quartiers qu’il va falloir rechercher. On essaiera, d’abord dans un café comme celui où tu bossais avant.

-          Ouais, et si on fait choux blanc j’aurais toujours découvert un endroit où bosser pendant que tu glaneras des infos.

-          Ben voyons, monsieur glandouilleras joyeusement, pendant que je trimerais.

-          Glander est le terme exact, mais en un peu plus dévié, par contre si tu veux prendre ma place….

-          Très peu pour moi merci.

La soirée fut passée à exposer des hypothèses sur l’énigme de Mellices. Des trois personnes qui leur en avaient parlé, seules deux avaient été enthousiaste. Peut-être que s’en valait vraiment la peine.

Le matin était à peine arrivé qu’ils étaient déjà en route. Cette ville représentait presque le Nirvana, l’Eden, même s’ils avaient conscience qu’ils pourraient être déçus. Très déçus. En fin d’après midi, ils furent arrivés et installés dans un petit hôtel en centre ville. Mellices était une jolie ville, charmante et fleurie, assez commune en sommes. Pas de quoi s’extasier des heures.  

Cependant la nuit tomba et c’est alors que commença la chasse aux informations. Durant trois nuits ils eurent autant de résultats qu’une passoire qu’on remplissait d’eau. On sentait que sa se rapprochait, mais si vite c’était perçut, que ça avait déjà disparut. Ce ne fut que lorsque Will agacé de si peu de résultats, s’éloigna un peu de Drystan histoire de racoler un peu, qu’il entendit un homme parler à un autre.

-          Le Grand Marché à été réapprovisionné cette après-midi, tu y trouveras ce que tu cherches.

Le Grand Marché ? Il n’y avait pas eu de marché aujourd’hui pourtant. L retourna vers Drystan et lui rapporta ce qu’il avait entendu.

-          C’est peut-être ce que l’on cherche. Le gars que t’a vu est toujours là-bas ?

-          Ouais certainement.

-          On le suit.

-          Quoi t’es malade ? hé c’est moi le masochiste dans l’histoire j’te signale me vole pas la vedette.

-          Ramène-toi andouille.

Ils le suivirent. Bien sûr c’est un peu cliché mais que peu l’influence de séries télé sur l’inconscient des jeunes. Il n’empêche que cette filature aussi discrète qu’un troupeau d’éléphant dans la savane se vit récompensée par … un nouvel échec.

-          On peut m’expliquer COMMENT il a put disparaitre alors qu’il était juste là sous nos yeux ?

-          Drystan, tu te souviens de ce que nous a raconté l’illuminé ?

-          Euh… qu’on ne la trouvait qu’en ne la cherchant pas ? Ouais enfin la magie…Magie ?

-          Et les idées ont du … d’accord, d’accord j’ai rien dit…

-          En fait faut baisser les bras c’est ça  c’est nul. En plus si sa ce trouve c’est que des cracks cette putain d’histoire de...

-          Euh… Drystan ? Tu veux bien te retourner s’il-te-plaît ?

Ils n’avaient pas réalisé qu’ils avaient suivit l’homme jusque dans un coin reculé d’un ancien hangar. Ils n’avaient pas réalisé que l’homme avait disparut après qu’ils se soient approché d’une structure en métal ronde, qui semblait barrer une sorte de passage imaginaire. Drystan n’avait pas réalisé que ces simples paroles venaient d’ouvrir la porte qui menait vers le Grand Marché. Grand Marché qui n’était qu’une infime part de ce qu’ils allaient découvrir.

Ils s’engouffrèrent dans le passage et n’entendirent même pas la porte se refermer derrière eux. Devant eux s’étalait un immense marché à l’allure médiévale, qui lui-même semblait se trouver au milieu d’une ville aux proportions énormes.

-          Une ville sous la ville ? Enorme.

-          Will arrête de t’extasier et trouvons plutôt un endroit ou crécher. J’te rappelle qu’on à tout laissé à l’hôtel.

Le roux ronchonna mais le suivit. Ils furent plus qu’étonnés en croisant des créatures qui avaient autrefois appartenues à leur imaginaire : Trolls, Ogres, Elfes, Lutins… Heureusement beaucoup d’humains étaient aussi présents. Un sentiment de mal-être s’installa en eux, ce qui leur arrivait était beaucoup trop excentrique pour que ce soit vrai. Trop surnaturel peut-être. Quoi qu’il en soit, ils n’étaient pas tout à fait à l’aise dans leurs chaussettes quand ils se trouvèrent un coin de rue où passer la nuit. Faute d’argent, les premiers temps ils devraient dormir dehors.

Il y a une expression qui dit que les murs ont des oreilles. Vous la connaissez non ? Et bien moi je crois être en mesure de vous dire que la ville a des yeux. Et croyez moi, ils sont effrayants. Inquisiteurs, ils vous vrillent le dos, propagent un sentiment de malaise toujours croissant.   
 
En tout cas c’est ainsi que le ressentaient Drystan et Will. Dès que le jour se levait ils déambulaient dans les rues de la Mellices souterraine, si bien qu’ils en avaient perdus l’appréciation du temps qui passe, ou l’endroit d’où ils venaient. En à peine cinq jours, ils avaient quasiment oublié leur vie d’avant, comme si un cauchemar venait de prendre fin et qu’il était l’heure de se réveiller. Pour survivre dans cette étrange ville Will avait dû, selon lui se « sacrifier » et aller bosser. En lui-même, il fut extrêmement soulagé qu’uniquement des humains ne soient intéressés par ses services.  Ces derniers furent rémunérés à coups de pièces d’or et d’argent. Aux yeux de Drystan, cette ville revêtait chaque une aspect de plus en plus étrange, surtout que depuis deux ou trois jours, une étrange sensation les envahissait.  Lui comme le rouquin, avait cette impression sournoise d’être constamment le centre de l’attention malgré le fait que pas un passant ne leur adressait le moindre regard. Paranoïaques ? Non, cette sensation état bien présente et elle fut amplement démontrée un soir, dans ce qui ressemblait bien à une taverne. Même odeur de fermentation et de crasse, même clientèle grasse et ventripotente. Une assemblée de sacs à vin et de putains.

-          Sa crains ici et en plus ça empeste le chacal. C’est plus un lieu publique c’est une base d’essai pour une nouvelle arme biologique, c’est pas possible !

-          Will la ferme, j’aimerais qu’on évite de trop se faire remarquer si tu vois ce que je veux dire.

-          C’est mort. T’as vu comment la moitié de la salle nous dévisage ?

S’enfonçant un peu plus dans la banquette en cuir trouée, le brun ne put que constater que son ami avait raison. La plupart des ivrognes les dévisageaient du coin de l’œil entre deux pintes de bière.      Comme par magie, deux chopes apparurent devant Drystan et Will, qui n’avaient encore rien commandé, ce que fit remarquer le roux.

-          Un Monsieur qui vient de partir vous l’offre. Après c’est pas mes affaires.

Ils n’insistèrent pas voyant le gérant s’en retourner d’où il venait mais restèrent tout de même méfiants. Ce ne fut pas, pour leur plus grand désespoir, la dernière fois que se genre de situation se produisit, si bien qu’à la fin cela commença à leur porter sur les nerfs pour ne pas dire autre chose. Toute la semaine, peu importe l’endroit où ils se rendaient, quelqu’un s’était arrangé pour payer, réserver pour eux. Parfois même, leur « bienfaiteur » leur laissais un petit quelque chose : des vêtements, des chausses, et même une fois les clés d’une chambre louée dans le centre ville. Et bien sûr les gérants ne savaient jamais rien. Bien sûr. C’était une sorte de cadeau anonyme que Will commençait à trouver un peu glauque.

-          Drystan, ça commence à me foutre la trouille, j’ai l’impression une maîtresse qu’on entretien et si c’est le cas j’ai pas franchement envie de continuer comme ça. J’ai beau me faire sauter par des inconnus c’est déjà vachement moins flippant que ce qui arrive en ce moment.

-          Je sais, je sais, moi non plus ça ne me plaît pas mais pour le moment on fait avec. Peut-être que ce mystérieux bienfaiteur finira par se montrer. Enfin j’espère.

Will grogna et se laissa tomber sur le lit qu’il occupait. La journée la ville souterraine était éclairée par nombre de lumière et autres lampions. Pour symboliser la nuit, d’autres lumières, plus ternes et nettement moins denses teintaient les rues de ténèbres. C’est alors qu’il se mettait en marche, qu’il enfilait ses bottes montantes et sa cape et qu’il sortait de chez lui. Comme tout les soirs. Will et Drystan ne le connaissait pas, pas encore du moins, mais cela viendrait. Emmitouflé dans sa cape de laine doublée et ses bottes claquant le sol pavé, il arpentait les ruelles. Il faut savoir que notre ami cache bien ses affaires, en vérité il les avait repéré dès leur arrivée à La Souterraine et depuis il ne les avait pas lâchés. Il savait ce qu’il voulait et ce qu’il désirait c’était eux. Quel est l’intérêt de désirer quelque chose si ce n’est pas quelque chose d’unique ? Le rouquin n’avait pas tout à fait tord quand il pensait être une maîtresse que l’on entretient. C’était presque le cas. Enfin … presque.

-          Bientôt mes amis vous serez conviés à ma table et vous ne voudrez jamais en repartir.

Ce soir là, la seule chose qui accompagna les deux amis dans leur sommeil fut le regard doux d’un inconnu qui bientôt, espérait-il, ne le serais plus.

 

Alexx

Par Lys - Publié dans : Les jeux sont faits ...
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