Une danse endiablée, agitée et rythmée. Une danse effrénée entre deux êtres acharnés. Pas de merci pas de pitié, une seule possibilité : une issue ensanglantée. Une passe, un estoc, quelques esquives et des entailles.
Trois pas en arrière, deux souffles en suspend et une bataille qui reprend.
Une feinte, une passe, un revers et un poignard vicieux brutalement planté jusqu’à la garde dans la cuisse. Pas de sang. Pas encore, juste une cuisante douleur et un cri. Un sourire cruel et un acharnement presque sadique. Deux adversaires, deux personnalités mais au final, un seul vainqueur. Logique me direz-vous mais on ne peut reprocher aux lois de la nature d’être ironiques… elles sont les lois. Peu importe le combat, il y a toujours un vainqueur, qu’il soit bon ou mauvais, vivant ou moribond. Qui sommes nous pour en juger, et surtout qui suis-je pour le discuter. Ne perdons pas plus de temps à discuter d’un éventuel vainqueur quand ce dernier semble d’ors et déjà se profiler à l’horizon.
Le poignard a été arraché à son étau de chair et jeté au loin, laissant place à un flot certain de sang tachant le sol.
Quand nous parlions d’une issue ensanglantée … Un estoc, un autre mais cette fois, l’adversaire, ralentit par la douleur et la perte de sang, n’a pas le temps de s’écarter et finit empalé sur la lame.
Le propriétaire de cette lame s’avança, enfonçant toujours plus l’arme entre les chairs blessées jusqu’au manchon ouvragé, les lèvres de l’autre laissant échapper un filet carmin.
- Oh mon tout beau … qui est ton maître ?...
Drystan se réveilla en sursaut et en sueur. Il fut surpris de trouver Armance et « Isaac » à ses côtés.
- Vous avez visiblement fait un cauchemar
- C’était pire que cela.
Le brun s’affala sur ses oreillers, reprenant doucement ses esprits.
- C’était …. Un duel. Un duel armé avec deux espèces d’épées.
- Vous connaissez les duellistes ?
« Isaac » venais de prendre la parole, il observait Drystan pas le moins du monde inquiet.
- L’un oui, l’autre non. Vous-même Armance, le connaissez pour l’avoir « pratiqué ».
- William ?
- Oui. Il se battait contre un autre homme. Je n’ai vu de lui que de longs cheveux noirs.
- Que se passe-t-il précisément dans votre rêve ? Cela peut avoir une signification précise.
- Je crois qu’il perd…
- On est pas avancé avec ça ! Dites nous où, quand et comment !
- Je fais ce que je peux !
- Alors faites mieux !
- Jarklore !
L’éclat de voix interrompus, le silence s’abattit sur la chambre comme une chape de plomb. Armance les regardait bouche bée.
- J’ai dû rater quelque chose et certainement pas quelque chose de tout à fait innocent.
Armance sourit ironiquement au brun.
- Drystan vous qui me sembliez peu porté sur les choses du physique, vous me surprenez.
- Tsss… Il est aussi prude qu’une nonne mais aussi sage qu’une mariée le soir de ses noces.
- Jarklore s’il vous plaît … n’aggravez pas votre cas…
Celui-ci gratifia le brun d’un magnifique sourire ravi qui fit grogner l’autre.
- Bref, Will se battait contre un gars, je crois q’il à été blessé à la cuisse. Je sais qu’il à perdu le combat en se faisant embrocher jusqu’à la garde et que … quoi encore ??
Jarklore s’était mis à ricaner et Armance à sourire. Si les deux se mettaient à être complices, on était pas sortis de l’auberge.
- Vous savez cher Drystan que ce que vous venez de dire est très … ambiguë…
Ouais, ils étaient vraiment pas dans le truc là, ou plutôt il était bien quelque part mais pas à la bonne hauteur. Le brun soupira, il s’inquiétait vraiment pour son ami et ces deux crétins ne faisaient vraiment rien pour l’aider.
- Y avait-il autre chose dans votre rêve ?
Drystan releva la tête vers Armance pour lui répondre.
- Oui, une phrase assez étrange. Cet homme contre qui il se battait lui a murmuré ceci je crois : « Mon beau, qui est ton maître ? » ou un truc du genre, je ne sais plus trop.
Jarklore frissonna et jeta un coup d’œil au brun mal à l’aise. Le maître des lieux ui était devenu blême.
- Un esclave ? Seuls les propriétaires d’esclaves exigent d’être appelés maître.
- Attendez là ! Vous êtes entrain de me dire que j’ai rêvé que mon meilleur ami était devenu un esclave ? Je suis cinglé.
- Pas forcément.
Armance semblait préoccupé et sous l’air d’incompréhension totale qu’affichait Drystan, Jarklore prit la suite.
- Les rêves ne sont pas que de simples images ou réminiscences assemblées par le cerveau comme vous autres humains semblez le croire. Se sont aussi des sentiments étrangers à vous-même, ou encore des messages.
- Dans ce cas, cela voudrait-il dire que mon meilleur ami est un esclave contre sa volonté ?
- Un esclave l’est toujours contre sa volonté. Par contre il n’est pas impossible qu’il se batte pour sa volonté mais que cela ait échoué. Il s’est tout simplement fait mater par son propriétaire.
Le silence retomba sur le petit groupe, seul Armance cogitait encore.
- Où trouve-t-on des esclaves ?
- Précisez votre question Drystan s’il vous plaît.
- Jarklore aidez moi à le trouver, là où il y a des esclaves il y aura peut-être Will.
- Vous savez que je ne fais rien gratuitement.
- Que vous lez-vous ?
- Vous savez ce que je veux et vous savez également que ce prix n’est pas discutable.
Drystan se leva de son lit, rejetant furieusement ses couvertures et lui lança un regard noir.
Ce dragon était un vrai rapace, n’avait-il donc aucune conscience ? Ou alors était-elle aussi opportuniste que lui ?
Quand la matinée arriva, ils reprirent leurs recherches, ils farfouillèrent partout en ville mais encore ne trouvèrent rien. A l’heure du déjeuner, quand ils furent de nouveau tout les trois ensembles, Drystan reposa sa question mais cette fois ce fut Armance qui lui répondit. Jarklore, avait gardé le silence tout le temps de la recherche, n’adressant pas un regard au brun qui commençait à trouver cette situation irritante.
- Où trouve-t-on des esclaves ?
- La plupart appartiennent à des nobles, ils sont vendus pour la plupart au marché. On en trouve aussi dans les carrières et les mines comme main d’œuvre. Moins présent mais présent tout de même on en aperçoit dans les bordels de la basse ville.
- Dans les bordels ?
- Oui, en général il sont entravés de chaînes et de baillons, se sont les « hors d’œuvres » des maisons closes.
- Il faudrait qu’on se divise. Il y a trop d’endroits différents.
- Drystan, vous allez aller voir dans les carrières et les mines voir si vous n’apercevez pas Will, Jarklore vous allez voir dans les bordels on ne sait jamais. Moi je vais allez rendre visites à quelques connaissances qui pourraient m’aider.
Ils se séparèrent donc. N’aurait-il pas été trop simple d’envoyer Armance visiter les bordels pour chercher Will là où ils se trouvait ? Je suppose que peu imaginent le châtelain arriver comme cet imbécile de prince charmant sur son cheval immaculé, donner un coup de botte dédaigneux à l’elfe cruel et se tirer avec un roux à moitié nu en travers de sa selle. Non hein ?
Bref quoiqu’il en soit, Drystan après avoir évité soigneusement le regard du dragon parti en direction des carrières non loin de là, Armance, fidèle à sa nature profonde, siffla deux de ses domestiques pour qu’ils l’emmènent jusqu’à la ville haute, où il passerait en revue les propriétés des ses « amis ». Jarklore fut certainement celui qui eut le moins de mal à accepter sa tâche. Il imaginait déjà les dispositions dans lesquelles serait le brun à son égard s’il s’avérait qu’il retrouve son ami et surtout… un bordel est rempli de corps las qui n’ont pour but que d’accueillir un hôte. Peut-être en profiterait-il au passage.
La nuit avait été longue, douloureuse et humiliante. Quand Thurim avait ouvert à la volée la porte de la salle des gardes et projeté au sol, un silence de plomb les avait accueillit. Ce ne fut qu’une fois que l’elfe avait murmuré quelques paroles à l’intention des brutes présentes et qu’il avait tourné définitivement les talons que le brouhaha reprit.
Dans un coin de la salle, se trouvaient cinq esclaves dont deux qui avaient été engrossées et dont certainement personne ne voulait prendre la responsabilité. Will se doutait que dès la naissance des gamins, soit ils seraient vendus soit ils deviendraient de nouveaux jouets à proposer aux clients les plus fortunés. Pour le moment ce qui l’inquiétait le plus c’était l’état d’ébriété avancée dans lequel se trouvait les gardes de Thurim. La pièce était enfumée et brassait un air sentant la vinasse, la crasse et la sueur. Rien de bien ragoûtant donc. Les huit gardes se désintéressèrent de lui le temps de finir leur partie de carte puis échauffés par l’alcool qu’ils consommaient sans modération, l’un d’eux se leva et proposa un petit jeu.
- Notre cher maître a été d’une grande générosité ce soir … certainement pour le punir, il nous a confié sont jouet, sa putain personnelle. Je vous propose donc de lui faire connaître le véritable sort que l’on réserve habituellement aux garçons comme lui …
Oui la nuit avait été longue… Il en aurait presque regretté le sadisme de l’elfe, si bien que lorsque ce dernier arriva le lendemain, beau et frais d’avoir passé une nuit de repos sans soucis, le roux avec le peu de force qui lui restait se traîna vers lui, accrocha ses bras à la taille fine et cacha son visage contre la hanche de Thurim.
Une main passa dans les cheveux sales, et souillés puis le fit sortir de la salle. Will fut ramené dans la chambre du propriétaire des lieux qui lui fit prendre un bain.
Calé contre le torse de l’elfe, le roux à bout de force, se faisait nettoyer comme un nouveau-né. Rien ne fut laissé au hasard, quand il sortit avec difficulté de l’eau, il était propre et vierge des vices de la nuit passée.
Toujours nu comme un vers, William fut allongé sur le lit de l’elfe qui y grimpa à son tour, serrant la pauvre créature contre lui. Il lui caressa le dos doucement s’arrêtant avec ravissement sur la chair fondue qui ne faisait presque plus mal au roux tellement les autres parties de son corps avaient été meurtries. Leurs jambes s’emmêlèrent, se serrant toujours plus l’un contre l’autre. L’elfe soupira de contentement et lorsqu’il constata que Will avait fermé les yeux lui murmura doucement :
- Alors mon petit animal … qui est ton maître ?
Le silence perdura dans la pièce encore un peu. On pu entendre le lointain résonnement de la cloche à l’entrée annonçant l’arrivée d’un client et les douces paroles de l’enfant qui avait tenté d’aider Will, proposant à l’inconnu de patienter un peu et de s’amuser avec lui s’il le désirait en attendant l’arrivée du maître. On pu entendre quelques pas dans le couloir, la porte d’une espèce de salle d’attente se fermer, un bruit sourd résonner et les gémissement d’un jeune garçon résonner.
Will cacha son visage dans le cou de l’elfe et répondit à la question posée tout en tentant d’ignorer les cris de plaisir de l’enfant, que les cloisons malgré leur épaisseur laissaient échapper.
- Vous… vous êtes mon maître.
- C’est bien William. Et tu sais ce que veut ton maître non ?
- Que j’obéisse.
- Entre autre. Mais c’est un bon début. Aujourd’hui tu vas m’accompagner et si je te l’ordonne tu t’allongeras pour moi ou un autre c’est clair ?
- O …oui.
- Bien mon petit animal, très bien.
Comme prévu Drystan ne trouva rien aux carrières et encore moins aux mines. L’air morose il visita les cinq sites disséminés autour de la ville sans rien trouver qui ait pu ressembler de près ou de loin à son ami. C’est donc abattu et découragé qu’il revint au point de rencontre pour attendre les deux autres.
Armance, de son côté discuta plus ou moins poliment avec ces connaissances qui ne lui apportèrent presque rien. Les uns et les autres n’avaient que des femmes parmi leurs esclaves, ce qui ne le mena forcément vers un cul de sac. Seul deux ou trois autres lui indiquèrent que deux maison close de la basse ville possédaient un ou deux esclaves roux, qu’il pourrait peut-être s’y rendre pour voir. Il les remercia et s’en retourna au point de rencontre, apercevant Drystan l’air sombre. Ils partagèrent leur « trouvailles » en attendant Jarklore.
Ce dernier qui n’était pas a plaindre de sa mission, se retrouva l’air stupide quand ayant visité les différents bordels il ne trouva rien d’autre que le néant. Pas un seul roux ne pu passer entre ses bras pour qu’il puisse le questionner. Par ailleurs un des jeunes hommes qu’il prit par « dépit » le renseigna. Son ancien maître qui l’avait vendu là, se rendait très couramment dans une maison close pour personnes relativement riches. Il avait entendu dire son maître que le propriétaire de ce lieux avait tout récemment fait l’acquisition d’un homme pour son amusement personnel qui lui donnait du fil à retordre et qu’il avait dû à plusieurs reprise lui infliger un châtiment auquel son maître avait participer une fois. Il ne savait pas si l’esclave en question était roux ou non, mais cela pouvait éventuellement l’aider.
Le dragon suite à ces révélations remercia l’homme mais ne renonça pas pour autant à ce qu’il avait payé.
C’est donc une heure après les deux autres qu’il arriva au point de rencontre.
Là toutes les données furent rassemblées et ils se mirent d’accord pour aller se renseigner sur cette maison close dont deux des trois avaient eu échos.
La soirée arriva, Armance avait prêté quelques affaires à Jarklore, décrétant que le brun ferait office d’esclave pour le dragon. Bien entendu il y eu des cris de protestations, des menaces et des rires de ravissements. Nous vous laisserons le loisir de deviner à qui sont due ces diverses réactions.
Ils redescendirent dans la basse ville et se dirigèrent tout de go, vers la maison close. Ils entrèrent tout trois, Armance en premier, suivit de Jarklore qui tenait Drystan par la taille, quoique sa main soit un peu trop basse pour véritablement parler de taille.
Un petit garçon ayant du mal à marcher se présenta devant avec une petite voix, vêtu de haillons et leurs proposa de le suivre.
- Le maître va bientôt pourvoir vous recevoir pour vous offrir ce dont vous avez besoin, en attendant je serais celui qui vous fera patienter. Jouer avec moi n’est en aucun cas proscrit. Le maître vous y encourage même.
Brave petit, il avait bien appris sa leçon. Il les fit traverser un couloir et passer devant une porte ouverte par laquelle Drystan aperçut un homme d’une beauté effarante, assis dans un fauteuil ouvragé d’une facture qui semblait excellente. Il avait une peau pâle, des yeux charbon et des cheveux de la même couleur. Il respirait la grâce et l’envoûtement. A ces pieds, une créature à la peau aussi pâle que son possesseur, agenouillée sur le sol froid, pieds nus, seulement vêtu d’un pseudo pagne d’une longueur toute relative qui ne laissait pas grand-chose à l’imagination, les bras entravés dans le dos à l’aide de liens de cuirs qui se croisaient sur sa poitrine pour se refermer derrière sa nuque, les yeux aveuglés par un foulard de soie noire. Ses lèvres entrouvertes laissaient échapper un souffle court seule trahison de la souffrance qu’il éprouvait. L’homme du fauteuil semblait parler à une autre personne invisible aux yeux du brun, tout en discutant il passait ses doigts dans les cheveux de l’homme agenouillé et attaché, comme s’il était un chien que l’on flatte. Un instant il baissa les yeux vers lui et passa son pouce sur les lèvres de son jouet qui frémit quand Drystan reprit ses esprits.
- Will ? …
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C'est juste immonde de t'arrêter là xDDD
En plus, soit ça va pas être Will, soit ils vont pas pouvoir le récupérer xD
Tu vois ça m'énerve déjà à l'avance. Surtout de pas savoir.
Mais te connaissant ça va bien bien nous torturer ^^.
C'était excellent, bon y avait pas assez de paires de jambes, mais je te pardonne ;) ;)
Carrément Drys il bave sur Thurim?
Et Jark il est pas jaloux?
Et Armance il est ou?
C'est quand le lemon?
Qui a tué Kennedy?
Tu m'aimes?
C'est quand qu'on mange? T_T?
Viiiite la suite chérie, c'était tout bonnement génial ^^!
PUTAIN CA VEUT PAS PUBLIERRRRRRRR
C'est pas gagné!
Je me demande comment va se passer la suite ? ... ^_-
C'est vraiment agaçant d'arrêter juste à ce moment là. Je suis trop impatience de lire la suite.
Bonne continuation pour la suite. =)
Pauvre gamin...
Pauvre gamin...
j'espère juste que la sadique qui se cache derrière cette histoire ne va pas ENCORE agraver les choses ... VU ?! ... attention, chien méchant qui mors !! XDD
desolée ... mais quand il s'agit de willinouchet, je ne réponds plus de moi ... c'est triste ...
en tout cas, c'était un super chap, comme d'hab quoi. J'ai beaucoup aimé le début qui je trouve est super bien écrit ! bravo !
bon bah aller je vais lire le dernier chap à ce jour ... *triste* ... bisous